Certes, Ramadan est un mois religieux, dominé par la piété, le recueillement et la prière. Mais il est aussi le mois de la gastronomie et de la pâtisserie; le mois de l’animation nocturne et des nuits festives.
Restaurants et hôtels rivalisent de créativité et d’ingéniosité, avec un dénominateur commun: celui du retour à la cuisine traditionnelle, aux plats ancestraux et à la Tunisie d’Antan. C’est un véritable festival culinaire qu’ils proposent.
La pâtisserie n’est pas du reste. Et Ramadan a ses pâtisseries propres à lui; les beignets au miel « Mkharak » et les « arabesques » au miel aussi « Zlabiya ». Il a aussi toute une panoplie d’autres pâtisseries qui ne se dégustent -pratiquement- que durant ce mois saint.
En fait, c’est durant ce mois, que l’on se rend compte de toute la richesse de la cuisine et de la pâtisserie tunisiennes, de leur diversité, de leurs spécificités régionales et locales. Elles sont le reflet de cultures et de civilisations trimillénaires.
D’ailleurs, il serait temps de les répertorier, les classer, les inventorier et les archiver pour les faire adopter par l’UNESCO comme faisant partie du patrimoine de l’Humanité, à l’instar de ce qu’ont fait plusieurs autres pays.
D’autre part, il serait opportun d’organiser, à l’occasion, des compétitions et des concours culinaires et gastronomiques, à l’échelle régionale et nationale. Tous les ingrédients sont réunis pour mener à bien de telles manifestations.
Mois de l’animation nocturne et des nuits festives par excellence, Ramadan dynamise la vie culturelle à travers tout le pays; notamment les spectacles de musique et les expositions. Les festivals (de la Medina) fusent. Pas un musicien ne reste au chômage!
Il va sans dire de l’animation dans les cafés où la « Chicha » et les jeux de cartes sont rois, sans parler des défilés de voitures, des trottoirs bondés de badauds, surtout qu’il fait beau et chaud. L’animation est à l’extérieur et dans les lieux publics.
Tout le monde étant dehors, après la rupture du jeûne et jusqu’à minuit, l’animation est donc naturelle, spontanée, faite par les Tunisiens. C’est ce que recherche, en fait, le touriste: une animation des gens du pays dans laquelle il veut s’insérer.
Ainsi, Ramadan est un mois du patrimoine immatériel par excellence; parce qu’il fait vivre les traditions, les perpétue et les respecte. Il serait aussi judicieux de le promouvoir sous l’angle du tourisme durable : une autre façon de diversifier le produit et d’enrichir son image.