D’après l’IATA, plus de 700 avions sont retirés de nos jours des flottes des compagnies aériennes chaque année, et environ 90% des pièces d'aéronefs peuvent être réutilisées ou recyclées. Et pourtant, aucun pays africain ne dispose d’un centre de déconstruction et de recyclage d’avions. C’est le défi que veut relever le Maroc. Le Maroc pourrait bientôt disposer d’un « cimetière » d’avions. En effet, l’Office national des aéroports (ONDA) a lancé un appel d’offres international, ouvert entre le 15 avril et le 8 juin 2021, pour la sélection d’une entreprise qui assurera, dans la cadre d’un contrat DBFOT, la conception, la construction, le financement et l’exploitation d’un centre de stockage, de déconstruction et de recyclage d’avions et d’éléments d’avions. L’entreprise adjudicataire bénéficiera temporairement (durée de 10 ans renouvelable) du domaine public, d’un terrain nu d’une superficie minimale de 10 hectares (avec possibilité de l’étendre à 54), au sein de la zone sous douane de l’aéroport Oujda Angad (nord-est du Maroc, à proximité de la frontière algérienne), pour l’exercice de son activité. Selon le cahier des charges, la mise en œuvre dudit projet est étendue sur 3 phases. L’étape initiale devrait durer au plus 16 mois après la date d’attribution du marché. Cette étape comprend entre autres l’aménagement de la bretelle de liaison entre le taxiway et le terrain accueillant le projet, l’aménagement des parkings adaptés au stockage d’avions ; la réalisation des travaux VRD (voirie et réseaux divers) et l’aménagement des bureaux et autres dépendances nécessaires à l’activité de stockage d’avions. Les phases 2 et 3 sont prévues pour durer respectivement 12 mois. Avec l’ouverture de ce centre, le royaume chérifien deviendra le précurseur du démantèlement d’aéronefs en Afrique. Pour le moment, cette activité est pratiquée en Amérique du Nord, en Europe, en Israël et en Australie. Et pourtant, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), « les aéronefs vieillissants peuvent s'avérer plus précieux qu'on ne le pense ». « Alors qu'environ 90% des pièces d'aéronefs peuvent être réutilisées ou recyclées, la plupart des compagnies aériennes et des propriétaires d'aéronefs ont une expérience limitée dans la gestion du déclassement d'aéronefs, en tant que processus contrôlé », regrette l’Association. D’après l’IATA, 15 000 appareils commerciaux ont été retirés des flottes des compagnies aériennes de 1980 à 2015. « On s'attend à ce que ce nombre continue d'augmenter dans les années à venir », projette-t-elle. L'âge moyen de la retraite d'un avion-cargo est de 32,5 ans et celui d'un avion de passagers de 25,1 ans. Une fois qu'un avion est garé, il reste en stock pendant une moyenne de 3,5 ans.