Panique et psychose
Le dernier bilan de l’épidémie du coronavirus chinoisfait état de 560 morts avec 70 nouveaux décès en Chine. Le nombre de cas a atteint 28.018 en Chine continentale, avec 3.694 cas déclarés en un seul jour. Et le chiffre de personnes infectées ne fait que progresser chaque jour.
Le virus n’a pas encore atteint le pic de patients ; et l’épidémie, aujourd’hui essentiellement en Chine, commence à se propager à l’étranger. Le virus aurait déjà atteint 25 autres pays. Suite à cette épidémie de coronavirus, un vent de panique souffle, depuis quelques semaines, sur certains pays producteurs de pétrole ; et en particulier, ceux qui dépendent de l’économie chinoise. Les cours du baril de pétrole sont en chute libre.
Il devient de plus en plus difficile d’évaluer les conséquences durables de l’épidémie et à déterminer une riposte.
Le tourisme atteint
Le tourisme mondial commence à être sérieusement contaminé par ce virus chinois qui mobilise toute l’actualité dans le monde.
C’est ainsi que les valeurs boursières des grandes plateformes de réservation en ligne, telles que Booking.com, Expedia, ou TripAdvisor connaissent des baisses qui commencent à inquiéter.
Entre fermeture des frontières et annulations
En Chine, des compétitions de e-sport ont été annulées à cause du coronavirus.
Au Japon, Le comité d’organisation des Jeux olympiques 2020 commence déjà à avoir quelques inquiétudes pour les Jeux qui auront lieu du 24 juillet au 9 août, suivis des Jeux paralympiques du 25 août au 6 septembre.
Singapour, la ville-état est le premier pays d’Asie du Sud-Est à fermer ses frontières et à interdire l’entrée à tous les nouveaux voyageurs en provenance de Chine continentale, à l’exception des Singapouriens et des résidents permanents. D’autres pays commencent à prendre des mesures semblables.
Hong Kong, qui a fermé ses points de passage terrestres avec la Chine continentale, hormis deux ponts, a imposé une « quarantaine obligatoire » à tous les visiteurs venant de Chine continentale.
L’Europe entraînée
Les pays européens commencent à être entraînés dans cette guerre mondiale, nouveau modèle.
C’est ainsi qu’en Espagne, le salon du mobile de Barcelone est lui aussi affecté par le coronavirus : le sud-coréen LG se retire.
En France, la psychose du coronavirus a même commencé à frapper les commerçants chinois de …Belleville à Paris.
En Italie, la Fashion week de Milan, qui se déroulera du 18 au 24 février, a aménagé son planning pour ses clients chinois et a mis en place un dispositif spécial pour eux.
L’épidémie pourrait avoir un impact de 4,5 milliards d’euros sur la dépense touristique en Italie en 2020. Vu le nombre croissant d’annulations de réservations que signalent de nombreux opérateurs du tourisme, 4,7 millions pourraient renoncer à l’Italie comme destination de vacances, ce qui représenterait 14,6 millions de nuitées en moins.
Sont concernés les touristes venant de Chine, mais aussi d’Allemagne, des Etats-Unis, de France et de Grande-Bretagne. Quatre régions – Vénétie, Toscane, Latium (région de Rome) et Lombardie (Milan, lacs de Côme, de Garde et Majeur) – seraient les plus touchées, subissant 70 % de la baisse de la dépense touristique (hôtels, restaurants, souvenirs…). Le tourisme représente 5 % du PIB italien.
Pour le moment, l’Afrique est épargnée, mais les pays du continent ont renforcé les mesures de prévention ; en particulier, dans les ports et les aéroports.
Les croisières sont touchées
Dans le port de Civitavecchia, près de Rome, le bateau de croisière « Costa Smeralda » est resté bloqué pendant 24 heures, le 30 janvier dernier, avec à son bord quelque 7.000 personnes, dont environ 6.000 passagers, en raison de deux cas suspects du nouveau coronavirus qui se sont avérés par la suite négatifs.
Le MSC Splendida, déployé en Asie pour l’hiver 2019/20, a annulé ses trois prochaines croisières de 4 et 5 nuits qui étaient prévues au départ de Shanghai en Chine, et se repositionnera au départ de Singapour, le 14 février, pour son « Grand Voyage » de 27 nuits au Moyen-Orient et en Europe.
Au Japon, les passagers du paquebot de croisière Diamond Princess ont été mis en quarantaine à bord, où au moins 10 personnes étaient contaminées par le coronavirus,
Le transport aérien le plus touché
Plus de 50 grandes compagnies aériennes ont annulé leurs vols vers la Chine pour quelques jours ou semaines.
Air France a suspendu tous ses vols vers la Chine et en provenance du pays jusqu’au 9 février.
Cathay a demandé à 27.000 employés de prendre un congé sans solde.
Korean Air a renforcé le niveau de désinfection des cabines depuis le 30 janvier pour les avions ayant volé vers la Chine.
En Chine, la ligne d’assemblage d’Airbus a été mise à l’arrêt pour une durée indéterminée.
En Italie, des caméras thermiques ont été installées dans ses aéroports, pour contrôler tous les passagers en provenance de l’étranger. Dans le plus grand aéroport de Rome, Fiumicino, des caméras thermiques seront aussi utilisées sur les voyageurs arrivant sur des vols intérieurs.
Le gouvernement italien a proclamé, vendredi 31 janvier, l’état d’urgence pour mobiliser un maximum de moyens dans le but d’éviter une épidémie annonçant du même coup la suspension des 56 vols hebdomadaires reliant l’Italie et la Chine.
Et en Tunisie ?
A ce jour, aucun cas de contamination n’a été signalé en Tunisie, ni enregistré parmi les Tunisiens résidant et rapatrié de Chine.
D’après l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, relevant du ministère de la Santé, l’évaluation du risque d’introduction et d’extension pour la Tunisie reste faible.
