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Tunisair : vers un bras de fer entre l’UGTT et le Ministère ?

Dans son interview, accordée à Mosaïque FM le samedi 2 mai 2020, et concernant Tunisair, le Ministre d’Etat, du Transport et de la Logistique, Anouar Marouf,  a évoqué la situation catastrophique dans laquelle se débat le transporteur national et critiqué sa mauvaise gestion, révélant même une grosse affaire de corruption. Le ministre d’Etat a néamoins évoqué un plan de restructuration pour assurer la survie de la Compagnie.

Cette interview a suscité une vive réaction de la part du secrétaire général adjoint de la Fédération générale du Transport relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Elyes Ben Miled.

Intervenant sur les ondes de la même radio Mosaïque FM, hier lundi 4 mai 2020, M. Ben Miled n’a pas hésité à critiquer l’approche adoptée par le Ministre quant à Tunisair ; assurant que celui-ci n’est pas au courant de son plan de restructuration et qu’il manque de toute vision réformatrice de ce secteur.

Pourtant, dans son interview, Anouar Marouf a affirmé qu’il s’est mis d’accord avec Noureddine Taboubi le secrétaire général de l’UGTT, sur un ensemble de mesures, visant la restructuration de Tunisair.

Toutes ces déclarations et prises de position conduisent à se poser une question : va-t-on vers un bras de fer entre le ministre d’Etat du Transport et de la Logistique et la centrale syndicale ?

Qui dirige Tunisair ?

En fait, l’autre question qui se pose -et la vraie- : qui dirige Tunisair ? Etant une société anonyme, la compagnie, bien que nationale, est sensée être dirigée, conformément au Code de Commerce,  par un conseil d’administration, qui, dans le cas d’espèce, ne fait que de la figuration. Et si la loi était appliquée, la fonction de PDG devrait être scindée en deux, entre Président de conseil et Directeur Général.

Tunisair est une société cotée en bourse ; donc toutes les communications sur sa situation financière et sa gestion doivent se faire dans un cadre bien réglementé.

La réalité des faits prouve que Tunisair est gérée directement par le Ministère,  que le véritable PDG de la compagnie nationale est le Ministre du Transport et que le ministère du Transport et Tunisair ne font qu’un.

D’un autre côté, rien ne peut se faire à Tunisair sans l’UGTT qui souffle le chaud et le froid et qui fait la pluie et le beau temps. Sans être ni actionnaire ni administrateur, l’UGTT est partie prenante dans toutes les décisions. Elle dirige sans gérer. Faut-il encore savoir qui dirige à l’UGTT ?

Le vrai problème de Tunisair est existentiel et structurel, celui de toutes les sociétés nationales : celui de leur relation avec l’Etat et de leur indépendance et liberté de gestion vis-à-vis des ministères de tutelle, et d’un ; et de deux, de la relation de l’Etat avec le Syndicat.

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