A la Une Agence de voyages

Interview de Sihem Zaïem D.G. de Tunisivision: «Le plus grand défi des agences de voyages…»

T.I.: Comment voyez-vous l’évolution du secteur des agences de voyages?
S.Z.: Depuis l’Indépendance et en parallèle à l’évolution démographique du pays, le métier d’agent de voyages à considérablement évolué. Pharmacien de formation, mon père était un grand passionné par la découverte du monde.
Depuis l’Indépendance, il a ouvert une agence voyages du nom de «Rapides Voyages» pour permettre aux étrangers de venir découvrir les richesses de notre Tunisie.
C’est au cours de mes jeunes années que je découvre le monde à ses côtés. A mon tour, je décidais d’ouvrir ma propre agence de voyage qui a permis aux Tunisiens de pouvoir découvrir les lointains horizons.
L’évolution du secteur s’est faite, progressivement, dans un climat propice.

T.I.: Comment expliquez-vous l’augmentation vertigineuse du nombre d’agences de voyages en Tunisie?
S.Z.:
L’augmentation est, certes, considérable mais tout à fait normale, compte tenu de l’évolution du secteur et de la multitude des services à proposer : Le In Coming , le Out Going, le Miles , la Santé , l’Omra etc…
Prenez pour exemple la libéralisation du petit pèlerinage : el Omra, faite par la FTAV à l’époque où elle était présidée par M. Mohamed Ali Toumi, qui a permis l’émergence de nombreuses agences pour travailler dans cette activité.

T.I: Quelles sont les difficultés que rencontrent aujourd’hui les agences de voyages?
S.Z.:
Depuis la révolution de 2011 suivie par les évènements tragiques de 2015, le tourisme réceptif c’est-à-dire le In coming a fait une chute vertigineuse entraînant de grosses pertes de revenus pour les agences de voyages spécialisées dans cette activité qui se sont réorientées vers l’Out going.
Concernant l’Out going, l’enveloppe allouée par la Banque Centrale pour le payement des fournisseurs ne suffit plus aux besoins de cette activité.
Une autre des majeures difficultés que rencontrent les agences de voyages, est la présence de sociétés de services qui opèrent dans le secteur du tourisme, ce qui est totalement interdit. Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat n’a, à ce jour, trouvé aucun moyen pour freiner leur activité.
Notons aussi que la pression syndicale est difficile à gérer parce que pour faire preuve de professionnalisme, notre métier exige une disponibilité continue au même titre qu’un service d’ordre médical.

T.I.: Comment voyez-vous l’avenir des agences de voyages en Tunisie et les défis quelles doivent relevées?
S.Z.:
Au vue de la conjoncture actuelle qui s’annonce meilleure, on peut espérer que l’avenir des agences de voyages s’améliore. Toutefois le Gouvernement devrait mettre en place un certain nombre d’actions indispensables pour la protection du métier d’agent de voyages et pour tout le secteur du tourisme qui est l’un des piliers les plus importants de l’économie de notre pays.
Le plus grand défi des agences de voyages est de faire preuve d’un grand professionnalisme et de se mettre à l’aire des nouveaux outils technologiques pour espérer maintenir leur activité.

T.I.: Quels sont les conseils que vous donnez aux jeunes agents de voyages?
S.Z.:
Parmi mes nombreux conseils, ceux-là me paraissent les plus précieux:
– Etre profondément passionné par les activités du tourisme;
– Etre très bien formé dans ce domaine au sein d’établissements spécialisés;
– Avoir de l’expérience à la fois technique et sur le terrain en faisant des stages;
– S’engager à faire preuve de professionnalisme.
Ces conseils sont d’autant plus pertinents s’ils sont pris en considération avant l’ouverture de leur propre agence.

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